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Au fil de l’Histoire

Sous le regard du monde, l’Égypte dévoile son joyau muséal

Égyptologie

Au pied des pyramides de Gizeh, sous un ciel éclaté de feux d’artifice et d’étoiles, l’Égypte a célébré l’un des moments les plus attendus de son histoire culturelle : l’inauguration du Grand Musée égyptien (GME). En présence du président Abdel Fattah Al-Sissi, de son épouse Intissar Al-Sissi, parée pour l’occasion d’une somptueuse robe noire aux accents pharaoniques signée Marmar Halim, et de près de 80 délégations venues du monde entier, la cérémonie a mêlé faste, symbolisme et émotion.

Dans un décor monumental où la modernité dialogue avec l’antique, la soirée a débuté par un spectacle intitulé « Le monde joue à l’unisson », symbole d’une harmonie universelle. Des orchestres se sont unis depuis le Japon, la France, le Brésil et les États-Unis, à l’Orchestre symphonique du Caire pour interpréter avec la soprano Shirin Ahmad Tariq, une œuvre du compositeur Hisham Nazih, créateur de la célèbre Parade dorée des Pharaons. Sous la direction du maestro Nayer Nagy, plus de 120 musiciens ont donné corps à un hymne planétaire où les sons de l’Orient et de l’Occident se répondaient en écho.

Une fresque lumineuse au service d’un récit millénaire

Le spectacle s’est poursuivi par un ballet de lasers et de drones, retraçant la théorie de la « ceinture d’Orion » et la correspondance mystique entre les pyramides et l’architecture du musée. Dans le tableau suivant, « Voyage de paix sur la terre de paix », les danseurs ont évoqué les grandes étapes de la construction en Égypte, du temple de Saqqarah aux édifices contemporains, accompagnés de chants coptes et d’un envoûtant chant soufi.

Puis le ciel du Caire s’est embrasé : 5 000 drones ont dessiné la de Toutânkhamon, avant de tracer dans la nuit la phrase « Les civilisations prospèrent en temps de paix ». En toile de fond, la société belge Dirty Monitor projetait sur la façade du musée un spectacle de vidéo mapping racontant quatre millénaires d’histoire, dans une symphonie de lumière et de couleurs.

« Nous écrivons un nouveau chapitre de l’histoire du présent et du futur »

Dans une allocution solennelle, le président Abdel Fattah Al-Sissi a salué l’achèvement d’un rêve national :« Aujourd’hui, nous écrivons ensemble un nouveau chapitre de l’histoire du présent et du futur de cette patrie ancienne. Ce musée n’est pas seulement un lieu pour conserver les trésors du passé, mais une preuve vivante du génie de l’homme égyptien, bâtisseur de civilisations et messager de paix. »

Le chef de l’État a rendu hommage aux partenaires internationaux, notamment le Japon, pour leur soutien à ce projet titanesque, ainsi qu’aux milliers d’ouvriers, ingénieurs, archéologues et artisans égyptiens mobilisés depuis plus de vingt ans.

À la fin de son discours, il a placé la dernière pièce du modèle du musée, portant le nom de l’Égypte, marquant l’ouverture officielle de l’édifice. Des répliques miniatures du musée, gravées au nom de chaque pays invité, ont ensuite été offertes aux chefs d’État présents — un geste symbolique, à l’image du dialogue entre les civilisations que le musée entend incarner.

 

Une fresque vivante de la civilisation pharaonique

Le spectacle s’est ensuite transformé en voyage à travers les âges : un tableau consacré à Ramsès II, un hommage aux trésors engloutis d’Alexandrie, la mise en scène du grand escalier monumental dévoilant statues et sarcophages, et un passage dédié au Nil, fil éternel reliant les générations.

Le final, consacré à la barque solaire de Khéops et à Toutânkhamon, a rappelé la découverte légendaire de la tombe du jeune pharaon, rendue possible grâce à l’intuition d’un enfant, Hussein Abdel Rassoul.

Un embrasement final de feux d’artifice, de lasers et d’éclairages a clôturé la soirée, avant que les invités ne découvrent pour la première fois la salle de Toutânkhamon, présentée dans sa configuration complète.

L’alliance du patrimoine et de la modernité

Derrière la mise en scène spectaculaire, le pouvoir égyptien a tenu à souligner la fierté nationale que représente le GME. Les décors de Mohammad Attia, les costumes conçus par Fouad Serkis et réalisés sous la direction des designers Mai Galal et Khaled Azzam, ainsi que la participation de milliers de techniciens et d’artisans égyptiens, témoignent d’un savoir-faire local revendiqué.

Le GME n’est plus seulement un musée : il est un manifeste architectural et culturel, symbole d’une Égypte qui entend réaffirmer son rôle de centre de rayonnement mondial.

Une vitrine culturelle et diplomatique

Selon la State Information Service (SIS), la cérémonie a été suivie par des centaines de millions de téléspectateurs à travers le monde et a fait l’objet de 705 articles et reportages dans 215 médias internationaux, 98 % d’entre eux saluant l’événement comme un succès diplomatique et culturel majeur.

 

Le président de la SIS, Diaa Rashwan, a souligné que cette ouverture avait replacé le nom de l’Égypte « au cœur de l’attention médiatique mondiale », ajoutant qu’elle constitue « un capital symbolique et touristique inestimable ».