Les autorités égyptiennes ont annoncé avoir récupéré deux pièces archéologiques provenant de Belgique, après avoir été établies comme sorties illicitement du territoire national. La remise، effectuée par le ministère des Affaires étrangères et de l’Immigration à destination du ministère du Tourisme et des Antiquités, s’inscrit dans une politique de longue durée visant à endiguer le commerce illégal d’antiquités égyptiennes.
Selon un communiqué officiel, cette restitution résulte d’une coordination étroite entre les ministères concernés, le parquet général et les autorités compétentes en Belgique. Une équipe spécialisée du Musée égyptien du Caire a pris possession des deux objets au siège du ministère des Affaires étrangères, en vue d’effectuer des analyses préliminaires et d’éventuelles opérations de restauration. Les pièces seront ensuite soumises au comité chargé des scénographies muséales afin d’en déterminer le lieu d’exposition.
Le ministre du Tourisme et des Antiquités, Shérif Fathi, a salué « le rôle déterminant » joué par la diplomatie égyptienne et par le parquet dans cette opération, ainsi que « la coopération constructive » avec la partie belge. Il a réaffirmé l’engagement de son ministère à poursuivre l’examen des dossiers en cours et à recourir à tous les outils juridiques et diplomatiques disponibles pour récupérer tout objet sorti illégalement du pays, « par devoir de préservation envers l’identité culturelle et l’histoire plurimillénaire de l’Égypte ».

Le secrétaire général du Conseil suprême des antiquités, Mohamed Ismaïl Khaled, a rappelé que l’affaire remonte à 2016, lorsque les autorités belges avaient saisi quatre pièces égyptiennes dépourvues de documents attestant leur provenance légale. Deux d’entre elles avaient déjà été restituées au Caire en 2022 : une statue en bois représentant un homme debout et un ouchebti de petite taille.
Le long processus diplomatique et judiciaire engagé pour les deux objets restants vient de s’achever avec succès. Cette restitution, souligne M. Khaled, « représente une avancée supplémentaire dans la stratégie nationale visant à lutter contre le trafic d’antiquités ».

Selon Chabane Abdel-Gawad, directeur de l’administration des antiquités restituées, les pièces rapatriées sont :
– un sarcophage en bois, peint et doré, datant de la Basse Époque, dont les motifs finement exécutés témoignent des pratiques funéraires et du savoir-faire artisanal de l’époque ;
– une barbe en bois, élément d’un ancien statue datant du Moyen Empire, symbole sculptural caractéristique de la statuaire égyptienne.
Pour les autorités égyptiennes, cette opération illustre la montée en puissance de leur stratégie de coopération internationale dans la lutte contre le trafic du patrimoine culturel et la récupération des biens sortis illicitement du pays.